La clarté est la politesse de l'homme de lettres.
La géométrie est aux arts plastiques ce que la grammaire est à l'art de l'écrivain.
L'art de l'écrivain consiste surtout à nous faire oublier qu’il emploie des mots.
C'est dommage que chez les écrivains on ne puisse examiner l'intestin intellectuel, pour reconnaître ce qu'ils ont mangé.
Je crois que, même à l'âge où la mémoire diminue et où la force intellectuelle s'affaiblit, on est généralement capable encore de bien écrire, pourvu que l'on ne s'en remette pas trop à l'inspiration du moment, mais que l'on ait toujours soin, lors de ses lectures ou de ses méditations, de noter par écrit ce qui peut être utilisé plus tard. Même l'homme le plus vieilli a des moments où, surexcité soit parles circonstances, soit par le vin, il voit ce que nul autre n'a vu. Tout ceci, il faut en faire dûment collection. Quant à la forme définitive, on saura toujours la trouver, l'instant venu. C'est ainsi, certainement, que tous les grands écrivains ont procédé.
La fonction d’un écrivain est d’appeler un chat un chat. Si les mots sont malades, c’est à nous de les guérir.
Un écrivain est quelqu'un pour qui l'écriture est plus difficile qu'elle ne l'est pour les autres.
En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même.
Ce qui fait souvent le mécompte d’un écrivain, c’est qu’il croit rendre les choses telles qu’il les aperçoit ou qu’il les sent.
