Chez les nations démocratiques, chaque génération nouvelle est un nouveau peuple.
Chaque génération se croit plus intelligente que la précédente et plus sage que la suivante.
Les nations ne vieillissent point de la même manière que les hommes. Chaque génération qui naît dans leur sein est comme un peuple nouveau.
Il y a dans le cœur humain une génération perpétuelle de passions, en sorte que la ruine de l’une est presque toujours l’établissement d’une autre.
Sur terre les humains passent comme les feuilles : si le vent fait tomber les unes sur le sol, la forêt vigoureuse, au retour du printemps, en fait pousser bien d'autres ; chez les hommes ainsi les générations l'une à l'autre succèdent.
Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé. La tradition de toutes les générations mortes pèse d'un poids très lourd sur le cerveau des vivants.
L'exploit de Magellan a prouvé, une fois de plus, qu'une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables.
Quand les plus âgés commettent des fautes, la jeunesse apprend à mal faire.
L’arbre de science n’est pas l’arbre de vie ! Cependant, pouvons-nous rejeter de notre esprit ce que tant de générations intelligentes y ont versé de bon ou de funeste ? L’ignorance ne s’apprend pas.