La nature a placé l'humanité sous l'empire de deux maîtres, la peine et le plaisir.
Je pense que toute souffrance est due à l'ignorance.
Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur.
Tolérer, c'est prendre sur soi : la tolérance qui prend sur autrui n'en est plus une. Tolérer la souffrance des autres, tolérer l'injustice dont on n'est pas soi-même victime, tolérer l'horreur qui nous épargne, ce n'est plus de la tolérance : c'est de l'égoïsme.
Qui craint de souffrir souffre déjà de ce qu’il craint.
Peut-être sais-je pourquoi l'homme seul rit. Lui seul souffre si profondément qu'il a dû inventer le rire.
Nous ne pouvons pas être plus sensible au plaisir sans être plus sensible à la douleur.
Il n'y a pour l'homme que trois événements: naître, vivre et mourir. Il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre.
Je ne peindrai plus d'intérieurs et les gens en train de lire, et les femmes à leur tricot. Je peindrai des êtres qui respirent, sentent, souffrent et aiment.
Une grande âme est au-dessus de l'injure, de l'injustice, de la douleur, de la moquerie ; et elle serait invulnérable si elle ne souffrait par la compassion.
Tout ce que la constitution de l'univers nous astreint à souffrir, endurons-le en faisant preuve de grandeur d'âme.
La force de l'amour paraît dans la souffrance.
J’ai tant fait patience Qu’à jamais j’oublie ; Craintes et souffrances Aux cieux sont parties.
La souffrance du désir inaccompli est faible, comparée à celle du repentir. Car celle-là a devant elle l'avenir toujours ouvert et incommensurable ; celle-ci, le passé irrévocablement fermé.
L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas s'isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle.
Rien n'embellit plus le caractère que le désir de répandre la joie autour du soi.
Il y a peut-être autant de vérités parmi les hommes que d’erreurs, autant de bonnes qualités que de mauvaises, autant de plaisirs que de peines ; mais nous aimons à contrôler la nature humaine, pour essayer de nous élever au-dessus de notre espèce, et pour nous enrichir de la considération dont nous tâchons de la dépouiller. Nous sommes si présomptueux, que nous croyons pouvoir séparer notre intérêt personnel de celui de l’humanité, et médire du genre humain, sans nous compromettre. Cette vanité ridicule a rempli les livres des philosophes d’invectives contre la nature. L’homme est maintenant en disgrâce chez tous ceux qui pensent, et c’est à qui le chargera de plus de vices ; mais peut-être est-il sur le point de se relever, et de se faire restituer toutes ses vertus ; car rien n’est stable, et la philosophie a ses modes comme les habits, la musique, l’architecture, etc.
Souffrir, c'est donner à quelque chose une attention suprême.
L'homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu'il n'a pas souffert.
Avoir souffert rend tellement plus perméable à la souffrance des autres.
Il n'y a que deux remèdes à la souffrance de l'âme: l'espoir et la patience.
La pitié s'éprouve de haut en bas. La compassion, au contraire, est un sentiment horizontal : elle n'a de sens qu'entre égaux, ou plutôt, et mieux, elle réalise cette égalité entre celui qui souffre et celui, à côté de lui et dès lors sur le même plan, qui partage sa souffrance.
Je ne place pas le sage en dehors de l'humanité et je n'ôte pas de lui la douleur, comme s'il était un rocher insensible.
Au comble du bonheur ou au fond de la souffrance, le cœur a besoin d'un autre cœur : la joie partagée est double joie, et la douleur partagée est demi-douleur.
Les grandes âmes souffrent en silence.
L'habitude atténue les souffrances.
La douleur d’une nourrice vient immédiatement après celle d’une mère.
Les peines de l’âme sont plus grandes que celles du corps.
Chante, déesse, la colère d'Achille, fils de Pélée ; détestable colère, qui aux Achéens valut des souffrances sans nombre et jeta en pâture à Hadès tant d'âmes fières de héros, tandis que de ces héros mêmes elle faisait la proie des chiens et de tous les oiseaux du ciel - pour l'achèvement du dessein de Zeus.
Il est doux, quand sur la grande mer les vents soulèvent les flots, d'assister de la terre aux rudes épreuves d'autrui : non que la souffrance de personne nous soit un plaisir si grand ; mais voir à quels maux on échappe soi-même est chose douce.