Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les opinions et les jugements qu’ils portent sur les choses.
Je pense avoir les opinions bonnes et saines; mais qui n'en croit autant des siennes?
Le bon sens est la chose la mieux partagée car chacun pense en être si bien pourvu, que même ceux qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent ; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger, et de distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tout homme ; et qu’ainsi la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est l’appliquer bien.
Si fort que les hommes soient gouvernés par l'intérêt, cet intérêt même et toutes les affaires humaines, sont entièrement gouvernés par l'opinion.
Autant d'hommes, autant d'opinions.
Si nous nous trouvons si à l'aise dans la pleine nature, c'est qu'elle n'a pas d'opinion sur nous.
Article XI – La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi.
Article X – Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.
Il est évident que nous ne sommes pas influencés par les « faits », mais par notre opinion sur les faits.
L'opinion est quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance.
La façon intelligente de garder les gens passifs et obéissants est de limiter strictement le spectre des opinions acceptables, mais de permettre un débat très animé au sein de ce spectre.
L'opinion pense mal ; elle ne pense pas ; elle traduit des besoins en connaissances. En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître.
Une règle d'or : ne pas juger les hommes d'après leurs opinions, mais d'après ce que leurs opinions font d'eux.
L'obstination et ardeur d'opinion est la plus sûre preuve de bêtise: est-il rien certain, résolu, dédaigneux, contemplatif, grave, sérieux, comme l'âne?
Tenons donc ferme contre le hasard et, quoi qu'il advienne, sachons que le mal n'est pas si grand que le bruit qu'en fait l'opinion.
La philosophie établit une distinction entre le domaine de l'opinion (subjective) et celui de la connaissance (objective).
L'opinion est une croyance qui a conscience d'être insuffisante subjectivement aussi bien qu'objectivement.
À mesure que les citoyens deviennent plus égaux et plus semblables, le penchant de chacun à croire aveuglément un certain homme ou une certaine classe diminue. La disposition à en croire la masse augmente, et c'est de plus en plus l'opinion qui mène le monde.
Les opinions auxquelles nous tenons le plus sont celles dont nous pourrions le plus malaisément rendre compte, et les raisons mêmes par lesquelles nous les justifions sont rarement celles qui nous ont déterminés à les adopter.
L'opinion dans son essence est volonté de majorité, et parle déjà au nom d'une majorité.
Si une opinion contraire à la vôtre vous met en colère, c'est le signe que vous vous apercevez inconsciemment ne pas avoir de bonnes raisons de penser comme vous le faites.
A la base de notre civilisation, il y a la liberté de chacun dans sa pensée, ses croyances, ses opinions, son travail, ses loisirs.
La richesse qui est conforme à la nature a des bornes et est facile à se procurer, mais celle imaginée par les vaines opinions est sans limites et difficile à acquérir.
Le mensonge et la crédulité s'accouplent et engendrent l'opinion.
La vérité échappe au jugement, comme les faits échappent à la mémoire : les diverses faces des choses s’emparent tour à tour d’un esprit vif, et lui font quitter et reprendre successivement les mêmes opinions. Le goût n’est pas moins inconstant : il s’use sur les choses les plus agréables, et varie comme notre humeur.
C'est souvent du hasard que naît l'opinion Et c'est l'opinion qui fait toujours la vogue.
Mais ce qu'il y a de particulièrement néfaste à imposer silence à l'expression d'une opinion, c'est que cela revient à voler l'humanité : tant la postérité que la génération présente, les détracteurs de cette opinion davantage encore que ses détenteurs. Si l'opinion est juste, on les prive de l'occasion d'échanger l'erreur pour la vérité ; si elle est fausse, ils perdent un bénéfice presque aussi considérable : une perception plus claire et une impression plus vive de la vérité que produit sa confrontation avec l'erreur.
L'utilité même d'une opinion est affaire d'opinion.
Quand l’opinion a écrasé quelqu’un, il est difficile que sa réputation se rétablisse.
Notre amour-propre souffre plus impatiemment la condamnation de nos goûts que de nos opinions.